L'issue du conflit dans les transports suspendue à une réunion des syndicats

Cinq fédérations de cheminots opposées à la réforme (CGT, Unsa, FO, CFTC et CFE/CGC) ont annoncé dans un communiqué qu'elles se réuniraient dimanche pour "faire le point" et décider des suites à donner au mouvement entamé mardi soir à la SNCF, et pour l'instant reconduit jusqu'à lundi matin.

La fédération Sud-Rail, deuxième syndicat de la SNCF opposée à toute négociation, n'a pas signé le communiqué commun, mais participera aux discussions.

La réunion se déroulera en début d'après-midi, au moment où plusieurs associations ont prévu de manifester à Paris contre ce qu'elles qualifient de "grève égoïste" des défenseurs des régimes spéciaux de retraite.

Les syndicats devraient une nouvelle fois examiner le document que leur a envoyé la SNCF - et la lettre de la présidente Anne-Marie Idrac - proposant d'ouvrir des négociations, sous forme de huit tables rondes, dès mercredi, au lendemain d'une journée de grève dans la fonction publique.

Les cinq fédérations y relèvent deux "manques importants", regrettant notamment qu'il n'y ait "aucune possibilité d'aborder les principes fondamentaux de la réforme" et pas d'annonce concernant leurs autres revendications (fret, pouvoir d'achat, emploi).

Elles rejettent par ailleurs le "préalable" du gouvernement Fillon qui réclame une reprise du travail avant toute négociation, tout en remarquant un ton plus conciliant venant du conseiller social de l'Elysée Raymond Soubie.

"On constate qu'il y a eu deux expressions totalement différentes, on prend celle qui pour nous est la plus intéressante" a dit à l'AFP, Jean-Daniel Bigarne secrétaire général de l'Unsa-Cheminots, troisième syndicat de la SNCF.

"On va essayer de proposer une expression unitaire, d'accepter des négociations immédiates tout en gardant le mouvement de grève pour la première journée" de négociation, a-t-il dit, envisageant "un scénario de sortie de grève" possible "vers le milieu de la semaine".

Pour lui, "la lettre d'Anne-Marie Idrac comporte un élément très intéressant et nouveau, le maintien du niveau des pensions".

Le directeur général exécutif de la SNCF Guillaume Pépy a affirmé dimanche que de nombreux cheminots souhaitaient négocier et que la grève était désormais "minoritaire", précisant "qu'en trois jours, le nombre de grévistes a été divisé par deux".

En coulisse, les discussions se sont poursuivies durant le week-end avec le gouvernement et la direction.

Samedi, en fin d'après-midi, le Premier ministre François Fillon et son ministre du Travail Xavier Bertrand, ont retrouvé Nicolas Sarkozy à l'Elysée pour faire le point de la situation.

Côté trafic, la situation ne s'est pas améliorée dimanche avec 250 TGV sur 700 habituellement, un trafic normal sur Eurostar (Paris-Londres) et Thalys (notamment Paris-Bruxelles) et 45 trains Corail en circulation.

En région, 40% du trafic est assuré et, en Ile-de-France, le réseau des transilien est "réduit". Sur la ligne C du RER, un train circule toutes les heures et sur la ligne D, un train toutes les 30 mn vers le Nord et toutes les heures vers le Sud.

Le trafic RATP est identique à celui de samedi avec un métro sur cinq en moyenne et environ 40% pour les bus et tramways. Le RER A est "très fortement perturbé", et le RER B reste fermé.





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