Les suppressions d'emplois et l'Outremer au coeur de la semaine sociale

La semaine sociale sera marquée par la probable confirmation d'un fort recul de l'emploi salarié en France, l'annonce de plans de suppressions d'emplois, notamment chez Total, et la situation aux Antilles et à la Réunion.

Elle le sera aussi par la poursuite du mouvement dans l'Education et l'Enseignement supérieur, alors que le mouvement des enseignants-chercheurs entre dans sa sixième semaine.

Vendredi, malgré un consensus sur le statut de ces enseignants-chercheurs, les syndicats négociateurs ont jugé impossible une sortie de crise dans les universités si un autre dossier sensible - la formation des enseignants - n'était pas réglé. Ils attendent un rendez-vous avec Xavier Darcos et Valérie Pécresse dans la semaine.

Mercredi, tous les personnels de l'Education, de la maternelle aux universités, sont appelés par la FSU et la coordination nationale des universités, qui n'ont pas participé aux négociations sur le statut, ainsi que l'Union nationale lycéenne (UNL), à manifester pour une autre politique de l'éducation et le retrait de l'ensemble des réformes dans l'enseignement.

L'UNL entend en outre mener une "semaine d'actions" dans les lycées.

Jeudi doivent être publiées les données définitives sur l'emploi salarié sur l'ensemble de l'année 2008. Selon les données provisoires diffusées mi-février par le ministère de l'Emploi, la France a détruit en 2008 beaucoup plus d'emplois salariés, notamment précaires, qu'elle n'en a créé, accusant le plus fort recul depuis 14 ans.

Après plus de 300.000 créations d'emplois en 2007, un dynamisme inédit depuis l'an 2000, l'emploi salarié dans le privé a reculé de 0,7% en 2008, soit 115.300 postes en moins, selon ces chiffres provisoires.

Si le premier trimestre 2008 a encore été créateur d'emplois, les trois autres se sont soldés par des destructions de postes, de plus en plus importantes. Au quatrième trimestre, les destructions d'emplois ont atteint 88.700 (-0,6%), avait indiqué le ministère.

Vendredi, la nouvelle convention d'assurance chômage, controversée, sera abordée lors du Conseil national de l'emploi (CNE), où siègent syndicats et patronat, une étape de plus avant son agrément attendu par le gouvernement.

Ce projet de nouvelle couverture chômage, arrêté avant Noël, se propose de remédier en partie à la difficulté d'indemnisation des jeunes salariés, mais au prix d'un raccourcissement controversé de l'indemnisation des autres.

D'autre part, plusieurs comités centraux d'entreprise sont programmés, avec à la clé de possibles annonces de suppressions d'emplois: lundi chez Carlson Wagon Lits France (tourisme d'affaires), mardi chez Total qui veut restructurer sa branche raffinerie, jeudi chez Rhodia (chimie) et chez l'équipementier Valeo qui pourrait préciser où il supprimera des postes.

Quant aux salariés des sites français du laboratoire Pfizer, ils se rassembleront mardi devant le siège du groupe à Paris pour protester contre le projet de supprimer près de 900 postes.

La situation dans les Antilles et la Réunion devrait aussi marquer la semaine.

Des incidents ont éclaté vendredi en Martinique autour du siège du collectif qui mène la grève générale, tandis qu'en Guadeloupe le LKP maintient la pression pour une application générale de l'accord sur une augmentation des bas salaires dont le gouvernement pourrait étendre le bénéfice à tous les salariés du secteur privé de l'île.


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