Le ministre revient aussi sur les suppressions de postes dans la fonction publique.
Vous recevez aujourd’hui les syndicats de la fonction publique, qui réclament des hausses de salaire. Qu’allez-vous mettre sur la table ?
Eric Woerth. Je veux que la récompense au mérite devienne une composante indispensable de la rémunération des fonctionnaires. J’ai lancé la prime de fonction et de résultat qui récompense le mérite individuel, mais je souhaite aussi que la fonction publique développe un système d’intéressement collectif. Une mission a été confiée au député Michel Diefenbacher, qui m’a remis son rapport. Conclusion : ce système pratiqué par plus de 60 % des entreprises publiques est indispensable dans les administrations.
Concrètement ?
L’intéressement collectif consiste à verser un complément de rémunération aux fonctionnaires d’un service si ce dernier a atteint les objectifs qui lui ont été fixés (qualité d’accueil du public, traitement des demandes des usagers). L’idée, c’est donc d’intéresser les services à leurs propres résultats. Ceux qui réussissent mieux seront mieux payés.
Selon quel calendrier ?
C’est un chantier très lourd. Il faudra plusieurs années pour le généraliser à l’ensemble des ministères, tout simplement parce qu’il faut à chaque fois bien réfléchir aux objectifs qu’on demande aux services d’atteindre.
Et la mise en oeuvre de la prime individuelle au mérite ?
La prime de fonction et de résultat, qui récompense le mérite individuel des fonctionnaires, sera, dans un premier temps, réservée à 25 000 attachés d’administrations. Les premières seront versées en septembre, en fonction des caractéristiques du poste et de l’engagement personnel. Nous souhaitons l’étendre progressivement aux agents de catégorie A et B. Il ne s’agit pas de mettre toujours plus d’argent sur la table, mais de sortir d’un système dans lequel la rémunération des fonctionnaires ne tient pas compte de leurs efforts personnels.
Les syndicats réclament toujours un moratoire touchant les suppressions de postes…
La crise ne doit pas faire cesser les réformes structurelles. Quand l’Etat recrute un fonctionnaire, il le recrute pour quarante à cinquante ans, puisqu’il lui verse aussi sa retraite. Ce n’est pas le calendrier de la crise. Alors, oui, nous allons maintenir le rythme de diminution du nombre de postes.
Oui, elle le sera, mais il reste encore quelques arbitrages. On envisage 34 000 suppressions de postes en 2010, soit la stricte application du non-remplacement d’un départ en retraite sur deux. Ce n’est cependant pas une logique comptable, puisque des ministères ne sont pas soumis à cette règle.