Borloo lance son assurance contre les loyers impayés

 

Le premier contrat de location avec la garantie des risques locatifs (GRL) a été signé vendredi, en présence du ministre de la Cohésion sociale.

 
LA GARANTIE des risques locatifs est devenue, vendredi, une réalité pour les locataires et les propriétaires bailleurs. Le ministre de la Cohésion sociale, de l'Emploi et du Logement, Jean-Louis Borloo, avait fait le déplacement pour l'occasion en région parisienne, à Neauphle-le-Château dans les Yvelines. Le long de l'avenue principale, au second étage d'un petit immeuble ancien de sept appartements, appartenant à un même couple de retraités, il a « présidé » à la signature du premier bail de location associé à un contrat de GRL.
 
Sous les toits, au milieu de son petit studio de 25 m² défraîchi, la jeune locataire de 18 ans paraît quelque peu dépassée par la médiatisation de son entrée dans les lieux. Télés et radios sont venues en masse « immortaliser » cet instant. Serveuse dans une brasserie de la ville, en contrat CNE, elle a essuyé plusieurs refus de logement, car ses revenus ne passaient pas. Grâce à la GRL, explique-t-elle, elle a pu décrocher ce studio pour un loyer - malgré tout non négligeable - de 490 euros par mois charges comprises, avec l'assurance de pouvoir rester dans les lieux. Car en cas de défaillance de paiement, son bailleur continuera à toucher le loyer.
 
Financée par le 1% logement
 
Dans le détail, pour bénéficier de ce nouveau dispositif, le propriétaire doit souscrire un « contrat GRL » auprès d'un assureur ayant signé une convention avec le fonds de garantie des risques locatifs. Il lui en coûte 2,50 % du montant du loyer (et 1,80 % dans le cadre de contrats de groupe), soit nettement moins cher que les assurances privées (autour de 4,50 %).
 
Quant au candidat-locataire, même si sa situation professionnelle n'est pas stabilisée (étudiants, jeunes en formation, travailleurs à temps partiel, CDD, sans-emploi...) et à condition d'être titulaire d'un Pass GRL (qui s'obtient auprès d'une agence immobilière), il peut espérer trouver un toit. Son loyer ne doit toutefois pas dépasser 50 % de ses revenus.
 
Jean-Louis Borloo est persuadé que cette assurance, financée par le 1 % logement pour les salariés et par l'État pour les demandeurs d'emploi, va inciter des propriétaires bailleurs à remettre des logements vacants sur le marché. Il table sur 600 000 logements inoccupés et sur la signature à deux ans de quelque 3 millions de baux. « Par rapport aux systèmes existants, la GRL a l'avantage d'entrer en vigueur dès la première minute du premier impayé et de ne pas être limitée dans le temps (le Loca-Pass ne peut dépasser 18 mois, NDLR) », se félicite-t-il. Mais pour que le succès soit complet, il faudra que les loyers restent raisonnables.

"Le Figaro"


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