Avancement et promotions bénéficient plus aux salaires élevés des agents de l’Etat et des collectivités

Les avancements et promotions, pris en compte dans l'évolution salariale moyenne des fonctionnaires, bénéficient surtout aux agents de l'Etat et des collectivités locales les plus qualifiés et déjà en haut de l'échelle des salaires, selon une étude de l'Insee publiée le 28 novembre.
Sur la période 2000-2005, l'évolution des salaires est de - 0,1% par an dans la fonction publique d'Etat, +0,2% dans la fonction publique territoriale et +0,3% dans la fonction publique hospitalière, souligne l'institut.
Dans la fonction publique territoriale (FPT), l'augmentation du salaire net moyen des agents présents à la fois en 2004 et 2005 est de 0,8%, inflation comprise. Mais pour le quart des agents le plus favorisé, cette augmentation est supérieure à 2,4% alors qu'elle est inférieure à l'inflation (soit -1,8%) pour le quart le moins favorisé.
Les 1,86 million d'agents de la FPT gagnaient en moyenne 19.427 euros par an en 2005 (1.619 euros par mois) soit 24% de moins que dans la fonction publique d'Etat (FPE, 25.525 euros par an) et 15% de moins que dans le secteur privé (22.842 euros par an).
Ces différences s'expliquent en partie par le moindre poids des cadres (9% dans la FPT contre 57% - la plupart enseignants - dans la FPE). L'écart de salaire entre hommes et femmes s'établit à 12,2%.

Une autre méthode de calcul, mise en avant par le gouvernement, permet de prendre en compte "l'effet de carrière" dans l'évolution des salaires, c'est-à-dire les promotions et avancements des agents d'une année sur l'autre.
Cette méthode neutralise aussi l'effet des flux d'entrée et de départ (un agent entrant gagne moins que celui qui part à la retraite). Elle se limite donc aux fonctionnaires présents à la fois en 2004 et 2005.
Selon cette méthode (dite RMPP, rémunération moyenne des personnes en place), le salaire net moyen des agents de l'Etat a augmenté de 0,4% entre 2004 et 2005, l'effet de carrière représentant +1,8%, souligne l'Insee.
Mais cet effet est "plus favorable" pour les catégories d'agents les plus qualifiés et les mieux rémunérés, estime l'Insee : il représente +2,2% pour la catégorie A (la plus élevée), +2% pour la B et +1,3% pour la C.
L'augmentation de la RMPP de 0,4% en 2005 est toutefois moins importante que l'année précédente (+1,4%) et que celle constatée sur la période 2000-2005 (+1,7% par an en moyenne).

Ces résultats interviennent en plein débat entre les syndicats et le gouvernement sur les éléments à prendre en compte dans le calcul du pouvoir d'achat.
Les syndicats se concentrent sur le point d'indice, élément qui permet d'augmenter collectivement les salaires et qui sert de base à leur calcul.
Le gouvernement quant à lui juge que d'autres éléments entrent en ligne de compte comme les avancements et promotions (GVT, glissement vieillesse-technicité) ou les mesures catégorielles et sociales (aides au logement, enfants, etc.).
 

"La Gazette des communes"



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