Collectivités territoriales : les embauches se poursuivent 

Les besoins se portent en priorité sur les profils techniques et sociaux, mais aussi la finance, le juridique, les RH…

Les collectivités territoriales continuent à muscler leurs équipes. L'observatoire de la fonction publique territoriale comptabilisait 34 850 intentions d'embauches dans ce secteur pour 2009, une majorité de catégories C (les postes d'exécution), mais aussi des fonctions de management supérieur (catégorie A) et intermédiaire (catégorie B).

«On peut assister comme dans le privé à des reports de projets, des décalages dans le temps, certaines collectivités limitent aussi les décisions de recrutement. Cela dit, les embauches se poursuivent et les freins n'ont pas l'ampleur du privé», assure Philippe Prévost, du cabinet de recrutement FC Conseil.

Si les petites communes se montrent dans l'ensemble plutôt frileuses, en revanche les villes de plus de 20 000 habitants, les intercommunalités (communautés de communes, d'agglomération, com­­munautés urbaines), les dépar­tements et dans une moindre mesure les Régions poursuivent les renouvellements et des créations de postes.

Pénuries sur certains profils

«Les départs en retraite ont commencé, le pic devrait être atteint vers 2012, relève Bruno Laurent, de Bruno Laurent Conseil. Tous les postes ne seront pas remplacés, mais du technicien au directeur général des services, tous sont concernés.» L'encadrement au premier chef, qui représente aujourd'hui 9 % des effectifs ; il a tendance à s'étoffer pour gérer des politiques publiques de plus en plus complexes.

Parmi les fonctions managériales les plus recherchées, les filières techniques demeurent très bien placées. «Les profils du bâtiment, ingénieur travaux, directeur de services techniques, maître d'ouvrage, sont convoités, voire pénuriques, souligne Fabien Stut, de Hays France. De même, les profils informatiques sont très demandés.» Les besoins s'affirment aussi en finance, juridique, social, dans les fonctions liées au développement économique territorial et les RH.

Les statutaires - lauréats de l'un des concours de la fonction publique territoriale - occupent les trois quarts des postes, cela dit le secteur ne dédaigne pas les contractuels. Des compétences un peu particulières - directeur de cabinet, contrôleur de gestion, qualiticien, directeur de communication - sont souvent issues du privé. Et dès lors que ces profils font la différence, ils peuvent également intégrer les postes plus traditionnels. «Depuis 2005, leurs conditions de recrutement se sont assouplies et après deux contrats de trois ans, ils sont requalifiés en CDI», rappelle Philippe Prévost. Certaines missions ont de quoi les motiver. «Un ingénieur des services techniques de l'urbanisme pourra par exemple travailler sur le renouveau d'un centre-ville. Un DG orchestrera le social, l'urbanisme, l'économique, le technique», précise Bruno Laurent.

Mobilité géographique

Si l'année dernière encore, la fonction publique territoriale avait du mal à séduire, la donne a changé depuis. On se bousculait au salon de l'emploi public en mars. «Reste à ne pas oublier les spécificités de ce secteur, tempère Philippe Prévost. Sur des métiers d'ingénieur voirie ou bâtiment, en finance, RH, les compétences de base sont les mêmes que dans le privé, en revanche un juriste devra être spécialisé droit public et certaines filières supposent des formations spécifiques.»

Sens de l'intérêt général, de la communication… sont aussi indispensables dans un secteur où les responsabilités peuvent venir vite. «Peu après son diplôme, un ingénieur pourra encadrer 10 à 15 personnes», affirme Fabien Stut. L'évolution passera ensuite par la mobilité géographique. La rémunération, elle, sera plus faible que dans le privé. «À la sortie de l'école, la différence sera minime, assure Fabien Stut. Elle s'accentuera après cinq à sept ans d'expérience. Mais avec un avantage indépassable pour les titulaires, la sécurité de l'emploi.»






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