Régimes spéciaux: les syndicats discutent mercredi de grève reconductible à la SNCF et à la RATP

Les fédérations de cheminots et les syndicats de la RATP se réunissent mercredi pour faire le point sur les dernières rencontres avec le ministre du Travail Xavier Bertrand sur les régimes spéciaux, et décider d'une éventuelle grève reconductible après le mouvement historique du 18 octobre dernier.

Les fédérations de l'Energie, qui représentent notamment les agents d'EDF et de GDF également bénéficiaires des régimes spéciaux de retraite, se retrouvent aussi à partir de 9h30 au siège de la CGT à Montreuil (Seine-Saint-Denis) avec à l'ordre du jour un éventuel nouveau "temps fort" de mobilisation. Les fédérations de cheminots suivront au même endroit à partir de 10h, tandis que les organisations de la RATP se verront à partir de 15h à la Bourse du Travail de Paris.

Les syndicats, à la SNCF comme à la RATP, menacent d'une grève "longue" comme en décembre 1995 à compter de la mi-novembre si le gouvernement ne revoit pas sa copie. Et le risque de déclenchement d'un tel mouvement est bien réel.

Le 18 octobre dernier, la participation à la grève à laquelle les syndicats avaient appelé contre les modalités de la réforme du gouvernement a atteint des niveaux historiques, avec une quasi-paralysie des transports parisiens et ferroviaires.

Et la reprise du travail a été particulièrement difficile dans de nombreux endroits, avec une base syndicale bien souvent déterminée à poursuivre le conflit et à utiliser les préavis reconductibles déposés par trois syndicats à la SNCF (FGAAC, FO et Sud) et deux à la RATP (UNSA et Sud).

Côté calendrier, à partir du 12 novembre, les syndicats disposent de six semaines sans aucun congé scolaire, ne risquant pas de perturber des départs en vacances avant Noël. Et aucune manifestation sportive du niveau d'une Coupe du monde ne fait, cette fois-ci, obstacle à un éventuel mouvement reconductible.

Soucieuse d'éviter ce scénario de conflit dur, la direction de la RATP avait proposé aux syndicats une rencontre lundi, mais l'invitation a été refusée par six organisations sur huit (CGT, CFDT, FO, CFTC, Sud et Indépendants) qui rejettent "toute négociation" avec l'entreprise si le cadre du projet de réforme n'est pas "profondément modifié".

La direction de la SNCF, de son côté, propose deux rencontres aux fédérations de cheminots les 6 et 12 novembre, mais sept d'entre elles ont déjà répondu par une fin de non recevoir, le 22 octobre, pour les mêmes raisons que les syndicats de la RATP.

La Fédération générale autonome des agents de conduite (FGAAC) a, de son côté, entamé des discussions avec la direction depuis le 18 novembre, obtenant notamment des compensations financières à l'allongement de la durée de cotisation.

"J'ai déjà dit que le dispositif discuté avec ce syndicat avait vocation à s'adapter à d'autres métiers. Il y a également d'autres sujets à aborder, tels que la prise en compte des primes pour le calcul de la pension. Mais encore faudrait-il parvenir à discuter", déclare la présidente de la SNCF Anne-Marie Idrac dans un entretien au journal "Les Echos" daté de mardi.

Et côté gouvernement, les rencontres de la semaine dernière avec Xavier Bertrand n'ont pas vraiment fait bouger les choses.

Le passage de 37,5 ans à 40 ans de cotisation reste "non négociable", et même si les syndicats sont divisés sur cette question, de nombreux "points de blocage" faisant l'unanimité perdurent, notamment les mesures concernant les bonifications, ou encore l'instauration d'une décote. 

AP





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