attention.jpgLe gouvernement exclut une baisse mais ne dément pas un gel des salaires

Avant les négociations triennales dans la Fonction publique prévues le 25 juin 2010, le gouvernement a exclu le 22 juin une baisse des traitements, mais sans démentir l'option d'un gel évoqué par le quotidien Les Echos, alors que les syndicats s'inquiètent pour le pouvoir d'achat.

« On ne baissera pas le traitement des fonctionnaires. Évidemment que non ». On a avec Georges Tron (secrétaire d’Etat à la Fonction publique) » une négociation salariale « qui commence bientôt, c’est une négociation qui vaut sur les trois années prochaines, on va en discuter », a déclaré le ministre du Travail Eric Woerth. « La rémunération d’un fonctionnaire, ce n’est pas uniquement le point d’indice », car « il y a une deuxième partie » qui est « l’évolution du fonctionnaire dans une grille de rémunérations. Ça, c’est à peu près 2% par an », de hausse moyenne de pouvoir d’achat, a-t-il ajouté.

Alors que les négociations salariales commencent vendredi par un « bilan » souhaité par le gouvernement, Les Echos ont affirmé le 22 juin que Bercy et Matignon envisageaient « un gel pur et simple du point d’indice », ce que le gouvernement n’a ni confirmé ni démenti auprès de l’AFP. « Les négociations commencent vendredi (le 25 juin, NDLR) », a-t-on seulement commenté à Matignon. « L’exécutif se dirige vers une position ferme », croit savoir le quotidien économique, selon qui « l’idée d’un gel triennal » gagne du terrain.

Le point d’indice fixe en moyenne 80% du salaire pour 5,2 millions de fonctionnaires. Les primes (en moyenne 20% du salaire), les promotions, et l’intéressement collectif découlant d’une nouvelle loi doivent cependant faire progresser le pouvoir d’achat, selon le gouvernement. « Nous ne travaillons pas sur une baisse du pouvoir d’achat ou du niveau de vie des fonctionnaires », a également déclaré le secrétaire d’Etat au Budget François Baroin à l’Assemblée, interrogé par le député socialiste François Eckert sur un « gel du point d’indice ».
« Si c’était vrai, ce serait un reniement » car la précédente négociation salariale triennale, en 2008, avait « abouti à +0,5% en juillet 2009, complété par +0,3% en septembre, ainsi que deux hausses de 0,5%, l’une pour juillet 2010 et l’autre pour juillet 2011″, a rappelé Brigitte Jumel (CFDT).

Les syndicats craignent une baisse du pouvoir d’achat de 7%

« Tout cela n’est pas arbitré », a expliqué Georges Tron, devant l’association des journalistes de l’information sociale (Ajis), en précisant que « plusieurs scénarios sont envisagés ». Interrogé sur un éventuel bras de fer avec Bercy ou l’Elysée, sur la hausse prévue de 0,5% au 1er juillet, M. Tron a affirmé qu’il n’y avait « pas de bras de fer », mais « des pressions » et « plusieurs façons d’entrer dans le sujet ». « J’ai, comme Eric Woerth, plutôt tendance à penser que lorsqu’un engagement est pris, il est de bonne politique de le tenir », a-t-il dit.

Le gouvernement « s’apprête à décider d’un gel des traitements » pour la période 2011-2013, en a conclu FO-Finances, dans un communiqué. En cas de gel du point d’indice, « le pouvoir d’achat des fonctionnaires baisserait de près de 7% en trois ans », en raison des risques de remontée de l’inflation, a réagi Jean-Marc Canon, secrétaire général des fonctionnaires CGT. « A cela s’ajoute l’annonce d’une hausse de 2,8% en dix ans des cotisations-retraite des fonctionnaires, soit 0,28% par an et 0,8% sur trois ans », a-t-il déclaré à l’AFP.

Les prix à la consommation qui avaient bondi de 2,9% en 2008 puis baissé de 0,6% en 2009, sont repartis à la hausse depuis quelques mois et devraient augmenter de 1,4% en 2010 selon les estimations de l’Insee, qui ne fait pas de prévision au-delà.

 

(source : La gazette des communes)

 

 

 

 

 


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